Commentaire

 On appelle personnalité, ce qui se dégage du comportement humain. Elle est la manifestation de la combinaison des composantes internes et varie suivant les dispositions naturelles et le contexte socioculturel propres à un individu donné.

Nous retiendrons quatre notions importantes:

Pour clore ces quatre points, nous ne manquerons pas de signaler que les chercheurs d'avant-garde placent le siège de toutes les qualités humaines, donc de la personnalité, dans les régions les plus hautes du système nerveux central, plus précisément dans le cerveau et ses annexes. C'est seulement à ce niveau que se construit, pour le monde, l'ensemble des réactions de chaque individu. A l'heure actuelle, la science, grâce à ses appareillages intrusifs, expose le centre de la pensée comme son plus beau trophée et le compare, par les impulsions électriques et les contacts synaptiques de ses différentes zones cérébrales, à un calculateur en trois dimensions auto-programmé et au codage non encore décrypté (les entrées sensorielles donnent des réponses motrices ou psychiques, qui sont plus ou moins modulées par le traitement cognitif pour leur adjoindre ou pas un sens affectif). Enfin, il est bon de préciser que tout récemment, un "deuxième cerveau" intéresse plus d’un explorateur: ce sont les neurones situés dans le ventre. Ils règlent tout le mécanisme de la digestion, interagissent avec ceux de la tête et contribuent au maintien de la bonne santé, physique et psychique, de l’individu. Cette découverte que la tête et le ventre jouent un rôle dans l’équilibre de la personnalité n’est pas une nouveauté dans la Bible, qui ne cesse d’affirmer dans tous ses écrits que l’âme, qui imprègne tout le corps, fait ressentir ses désirs et ses pensées par la tête et le cœur (appelé aussi ventre), qui se projettent au niveau des organes correspondants et dont elle décrit d’une manière rigoureuse leur tâche spécifique à qui veut l’entendre et le mettre en pratique pour le vérifier...

Le savant bien formaté a toujours le document scientifique approprié pour simplifier ce qui surpasse son organigramme du réel. Il se dit neutre, mais il n’est qu’objectif, ne pouvant qu’expliquer le comment dans les limites de ses découvertes. Quant au pourquoi, son point d’observation le pousse à adopter le point de vue qui veut que tout se passe comme si une cause encore inconnue était tapie dans l’obscurité de la matière, cause qui, pour l’instant, ne peut être conceptualisée d’une manière satisfaisante sur le plan du raisonnement pur.

En effet, c’est le moins que l’on puisse dire. Alors qu'il est prouvé que la génération spontanée n'existe pas, il y a parmi les investigateurs de ce monde des cérébraux qui contournent l'évidence et prennent au sérieux leurs songeries: C'est, dans leur mental en régression, leurs divinités, Dame Nature et la Pression du milieu ambiant qui opèrent le transformisme des espèces, ou c'est le Hasard et l’Évolution qui s’affairent à la Grande Besogne du processus de complexification du vivant, l’un, avec ses feuilles de calcul à la main pour savoir comment s’y prendre, l’autre, avec son œil rivé sur les éprouvettes pour observer une positivité des transitions majeures envisagées, etc. Il est vrai que des esprits peu charitables relèvent dans les traités scientifiques que l’équation générale de la Négation, soit:

Négation = Hasard + Acquis + Inné + Nature + Évolution

donne dans sa forme restreinte:

N = HAINE

Ce qui est strictement à l’opposé de la relation "Dieu est amour"1 Jean 4,16 et de son équivalence "Ils m’ont haï sans cause"Jean 15,25, mais cette considération, pourtant révélatrice du louvoiement de la recherche bien cogitée, ne peut être retenue ici, car nous nous attachons aux évidences universelles, à savoir, encore une fois, que la dominante cérébrale qui fait reluire ce siècle d’autosatisfaction ne se gène pas pour concevoir des bouche-trous orientés, pleins de vide, afin de donner un semblant d’équilibre, voire une certaine esthétique à son édifice mentalisé.

L’honnêteté intellectuelle dont se parent nos grands docteurs a ceci d’absolument remarquable: elle bannit systématiquement l’existence d’une Intelligence supérieure de son champ d’action et substitue à cette manière arriérée de voir les choses son jouissif mélange d’inventions et de modèles numériques, qui semble lui apporter la confirmation que tout se modifie dans l’univers selon l’imaginaire des libres-penseurs, et dont elle tire gloire aujourd’hui dans ce monde correctement réadapté à son impartialité.

Le scientifique sans bogue est de ce fait le vecteur idéal pour vulgariser la prétention de la Raison, qui se veut nécessaire et suffisante pour démêler les nœuds de l’esprit et de la conscience.

Que se prépare-t-il en ce moment dans le secret des laboratoires et sur les ruines de l’âme? Un neurone génétiquement modifié, brillant de ses mille et une ramifications et capable de nous guider, à travers l’immensité de l’ignorantisme criblé de superstitions et de croyances, sur la ligne droite qui va vers la béatitude sempiternelle, vers l’usage de l’esprit sans références bibliques? Ou bien un neurone supraconducteur, dépassant les anciennes limites biologiques et nous accordant une supraconscience, apte à dépoussiérer l’inconscient, jusqu’à faire du corrupteur, du conservateur, du judéo-chrétien, un sage sans morale religieuse? Tout cela est fort émouvant. Mais ce qui est confondant, c’est de voir l’obstination avec laquelle le monde persiste dans ses voies; c’est de constater que si la nature humaine est disposée à faire le bien, elle est davantage portée à faire le mal, et que ses remèdes ne font qu’empirer la prochaine calamité qui germe à son insu. Faisons lui donc confiance: Si elle ambitionne d’atteindre le Grand Bien...

L’homme de la Négation, après avoir aboli toute autorité arbitraire et s’être émancipé de toute tutelle, a répandu l’exercice de la Raison et ses promesses de liberté dans toutes les activités humaines, y compris dans le débat démocratique, pour que chacun ait son mot à dire, même s’il n’en saisit pas tous les enjeux. Aujourd’hui, il se sert du savoir scientifique comme d’un fer de lance pour asseoir ses lumières virtuelles et les diffuser jusque dans les moindres recoins de la planète. Convaincu d’être Le flambeau de l’intelligence en marche, bien qu’il ne sache toujours pas où il va, l’homme de la Négation ne peut s’extraire de sa situation pour envisager une autre façon d’accéder au bonheur pour tous. Il est pris dans le cercle vicieux qu’il entretient par son esprit critique, et ira jusqu’au bout de ce qui découle de la rationalité du réel, agrémenté de ses présuppositions, dans l’espoir d’atteindre l’inaccessible Étoile qu’il imagine par-delà son intense concentration cérébrale.


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    Le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu. (1 Cor. 1,21)    
 


 
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