Nous avons vu que, lorsque nous nous tournons vers le Seigneur,
il se passe un certain remaniement dans notre cœur.
"Ils sont devenus durs d'entendement...
Jusqu'à ce jour, un voile est jeté sur leur
cœur; mais lorsque les cœurs se convertissent au
Seigneur, le voile est ôté."
(2 Cor. 3,14-16)
Le fait qu'il se produise un basculement vers plus de
compréhension des voies de Dieu lors de notre conversion -ce
qui dénote l'acquisition d'un jugement pouvant
séparer le vrai du faux-, nous pousse à
reconnaître l'existence de deux manières d'être
de notre cœur: l'état de léthargie et
l'état de veille. Voyons si les Écritures
dépeignent bien ces deux cas de figure, et si oui, comment
elles y mêlent la conscience (mot qui n’apparaît
que dans le Nouveau Testament dans la majorité des
traductions bibliques et qui révèle
l’importance du changement à ce niveau).
"Quand les païens, qui n'ont point la loi,
font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont
point la loi, une loi pour eux-mêmes; ils montrent que
l'œuvre de la loi est écrite dans leur cœur,
leur conscience en rendant témoignage, et leurs
pensées s'accusant ou se défendant tour à
tour."
(Rom. 2,14-15)
Ces versets sont sans ambiguïté et nous font comprendre
que chez tout individu, la conscience est présente et en
état de comparer, dans une certaine mesure, la
qualité des initiatives personnelles par rapport à
des critères conformes à la notion du bien. Nous
soulignons au passage que cette faculté qui nous occupe est
toujours en relation avec ce qui se passe dans le cœur, et
que c'est par le moyen de la pensée que la cohérence
des idées est formulée. Poursuivons.
"Ce qui fait notre gloire, c'est ce
témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduit
dans le monde, et surtout à votre égard, avec
simplicité et sincérité de Dieu, non point
avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de
Dieu."
(2 Cor. 1,12)
"Je dis la vérité en Christ, je ne
mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le
Saint-Esprit."
(Rom. 9,1)
Des paroles de Paul nous pouvons mettre en évidence une
vérité de tout premier ordre: à savoir que
chez les chrétiens parvenus à maturité, la
conscience est capable de voir ce qui est excellent sous le
commandement de l'Esprit.
Ce qui nous autorise à conclure que la conscience,
lorsqu'elle remplit convenablement son office, est l'aptitude qui
nous permet non seulement d'apprécier ce qui sort de notre
cœur (bonnes ou mauvaises intentions), mais encore de
reconnaître ce qui y rentre (nature de l'esprit en cause).
C'est donc en elle que se trouvent le jugement de notre
démarche (simplicité, vanité,
sincérité, duplicité) et le siège de
l'intuition, du discernement, de l'intelligence spirituelle. Nous
dirons qu'elle est véritablement l'œil de notre
être pour tout ce qui échappe à la vue
ordinaire.
"La lampe du corps, c'est
l'œil."
(Mat. 6,22)
Vous entendrez de vos oreilles, et
vous ne comprendrez point;
vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.
Car le cœur de ce peuple est devenu insensible. (Mat.
13,14-15)