Avant d'en venir à l'étude de l'esprit
et de l'âme, nous devons préciser de quoi nous
parlons. D'aucuns ont déjà deviné que, puisque
ces mots ont plusieurs sens dans le langage courant, les nombreuses
acceptions qui ont émergé au cours du temps ont
peut-être fini par occulter en grande partie les
significations qui nous intéressent au premier chef. Si donc
nous désirons serrer au plus près ou, mieux,
retrouver la pensée primitive qui se cache derrière
la lettre, il va de soi que nous devons déterminer ce que
désignent ces termes dans les textes sacrés et nous
en tenir là.
Étymologie et définition de l'esprit
Esprit, selon tout bon dictionnaire, vient du latin spiritus, qui
signifie souffle ou vent, souffle vital, et de plus, au sens
figuré, intelligence (compréhension de ce qui est
noble, élevé). Ceci, entre parenthèses, n'est
sûrement pas étranger à l'enseignement des
Écritures, où le mot esprit (en hébreu:
souffle) désigne aussi bien les êtres incorporels
(Dieu et les anges) que le souffle de la vie (Eccl. 3,21), ou que
la partie de notre individu faisant preuve d'inspiration divine et
soufflant les pensées de haute tenue.
"Mon esprit me répond par mon
intelligence."
(Job 20,3)
Si nous nous penchons maintenant sur les principaux sens de ce mot
qui ont éclos jusqu'à ce jour, esprit
représente tout d'abord diverses substances impalpables
vivifiant le corps (perdre, recouvrer ses esprits) ainsi que tout
liquide volatil, produit d'une matière soumise à
l'action de quelque agent (esprit-de-sel, esprit-de-vin).
Rattaché aux activités de l'entendement, esprit peut
indiquer la signification d'une chose (l'esprit de la loi), une
certaine manière de penser ou de se comporter (un bel
esprit, un esprit avisé), une aptitude particulière
(l'esprit d'invention) et, en dernière acception, esprit
désigne l'activité intellectuelle dans son ensemble,
la faculté pensante chez l'homme.
Étymologie et définition de
l'âme
Ame vient de deux mots latins: anima, qui désigne le souffle
de la vie, et de animus, qui veut dire principe spirituel, source
de l'intelligence et des sentiments. De là viennent deux
acceptions qui retiendront notre attention: l'âme peut
être identifiée au principe vital opposé
à la mort ou bien à la partie immatérielle de
l'être, siège de toutes les facultés humaines.
Prise dans ce second sens, l'âme est regardée comme
d'essence divine et immortelle (avec ou sans métempsycose)
par un grand nombre de religions et par certaines
philosophies.
Lui, dans la main duquel est
l’âme de tout être
vivant
et l’esprit de toute chair d’homme... (Job
12,10)